Préambule :
Chers lecteurs, vous qui avez l'habitude de voir ici des tutos, sachez que ce n'est pas prévu. Je ne vais pas faire de cet article un « step-by-step » pour installer SteamOS sur une Rog Ally, j'imagine que vous êtes déçus. Mais pour être franc, et à la lecture du contenu, vous comprendrez aisément qu'on est ici clairement dans du « sur-mesure », plus que de coutume. Et je pense sincèrement qu'un « tuto » ne ferait que vous noyer sous un tas d'explications inutiles. Si vous êtes perdus dans l'installation de SteamOS sur votre Rog Ally, fouillez Reddit, c'est le mieux que je puisse vous conseiller. Ici, moi, je vais juste parler de l'OS quand tout fonctionne, c'est-à-dire après plusieurs heures de sueurs froides...
Première étape, l'installation !
OHhhhh mazette ! C'est pas à mettre entre toutes les mains. Alors, on ne va pas se mentir, là, j'ai creusé dans ce que je savais faire de plus complexe. J'avais l'impression que c'était comme un examen final après des années d'expérience. Tout y est passé : mes connaissances en Windows, en Linux (les rares que j'ai), en « bidouillage technique », hardware, software… Tout ! Et si vous voyez des journalistes vous écrire « C'est simple comme bonjour », alors ils ne doivent pas dire bonjour très souvent ! On n’est pas loin du niveau réclamé pour transformer une Nintendo Switch en version « chut chut » underground, dirons-nous ! Pour ma part, j'ai opté pour la version Bazzite (il existe plusieurs versions de SteamOS à installer sur une Rog Ally, ça dépend de vos attentes, la version officielle n'est pas forcément la plus adéquate. Elle profite des dernières fonctionnalités avec quelques jours d'avance, mais comme de toute façon tout leur système d'exploitation est en accès libre open source, les autres distributions basées sur eux ne tardent vraiment pas à se mettre à jour). J'ai choisi Bazzite parce que c'était tout simplement celui qui proposait le menu le plus « clé en main » pour son installation sur Rog Ally (soi-disant). En plus, sur Reddit, ils disaient que c'était l’idéal. Donc me voilà sur le setup. Je vous passe les heures de galère entre le TPM, le SecureBoot, les clés d'enregistrement, et pire encore, les partitions de Windows que Bazzite refuse de supprimer en mode « interface GUI » et qu'il fallait détruire en fenêtre de commande DOS. Bon, voilà, là, au moins, vous comprenez pourquoi cet article ne sera pas un tuto. Pour tout vous dire, je ne me souviens même plus comment j'ai fait. C'étaient de longues heures d'incertitude à répéter « Je vais finir par remettre Windows ! Ça va pas traîner ! » Mais j'ai insisté… Et j'ai fini par y arriver.
Deuxième étape, sous SteamOS...
Alors au début, j'avais l'impression de me retrouver tout de suite comme sous Windows. Je veux dire, cela faisait plusieurs mois déjà que j'avais modifié ma Rog Ally pour que le shell natif d’explorer.exe soit basculé en Steam Big Picture. Je ne comprenais pas vraiment tout l'engouement… J'ai mis ma config, mon compte, blablabla, toi-même tu sais. J'ai testé une install sous SteamOS, bon, Path of Exile 2, ça se passe bien, je tente le jeu...
Première gifle ! Ça tourne !
Ça tourne… Non, mais comprenez bien… Ça tourne vraiment ! Et ça tourne BIEN ! On a alors un sentiment étrange. Comme si on était sur console. Je veux dire, on clique, pas de fenêtre CMD qui apparaît, non, juste l'interface. On clique sur un jeu, il lance le jeu. Ça semble étrange, mais il y a tout un tas de trucs inexplicables qui font console, pas PC. Comprenez par là que ça se lance vite, sans « micro-stuttering » dont on a pris l'habitude sur Windows sans se poser de questions. Non, ici, vous avez une belle interface, qui se lance instantanément. Puis vous cliquez sur une grosse icône, et vous êtes dans le jeu. Pas de fioriture. Ça me rappelle étrangement la Nintendo Switch. Mais la comparaison ne va pas s'arrêter là , on en reparlera tout à l'heure. Donc, le jeu en lui-même est fluide. Oui, très fluide même… Je dirais 30 % d’FPS en plus par rapport à Windows. Selon mon ressenti. Et curieusement, beaucoup plus fluide que sur mon autre PC avec une GPU pourtant bien au-dessus. À ma connaissance, SteamOS perd pourtant à la fois le AFMF et le PrimoCache, autant dire qu'en termes de performances, on devrait s'écrouler. Mais non, les jeux se lancent instantanément depuis la clé USB que j'ai rajoutée, et ils sont ultra-fluides et agréables… Pas de latence, pas de glitch… Ça tourne vraiment…
Deuxième gifle ! L'interface est un bijou !
Ok, alors là, je décide de quitter un jeu. Je retourne donc sur cet espèce de Steam Big Picture… Mais vous savez, quand vous faites ça sous Windows, vous voyez plein d'artefacts, de fenêtres qui apparaissent, puis disparaissent. La souris est mal placée, le gamepad perd sa connexion… Bref, c'est le bazar… Mais pas là. Non, là, j'ai cliqué sur Quitter, et je suis instantanément dans l'interface… Comme sur une console. Je me balade un peu, et je vois ma bibliothèque Steam. J'installe un autre jeu, le téléchargement se fait rapidement, puis je lance, ça tourne, je quitte, je suis à nouveau dans l'interface. Pas de drivers, pas d'update, rien. Le jeu, rien que le jeu. Alors je décide d'éteindre la console. Étrange, en tout premier, ce n'est pas le bouton « Arrêter le système » comme sous Windows, ici, c'est « Mise en veille »… On retrouve bien « Arrêter le système », mais tout au fond du menu… Comme s'il n'était plus la priorité , seconde fois que je repense à ma Nintendo Switch … Et j'entendais alors résonner dans mon oreille les paroles de mon ami adepte du SteamDeck : « Non, mais Gaybe, tu sais, sur SteamOS, on fait comme sur Nintendo Switch, on ne l'éteint plus, la mise en veille est aussi transparente que si tu éteins la console »… Vraiment ? Allez, je teste. Sous Windows, quand je faisais ça, je perdais ma batterie en 2 heures, et je voyais les RGB de la console qui clignotaient toutes les 30 secondes pour me rappeler toute sa souffrance… Ici ? Sous SteamOS ? Ben, rien en fait. Je clique sur Mise en veille, et la console est aussi éteinte que si je l'avais éteinte réellement… Bon, maintenant je rallume… Instantané… Et je n'ai pas perdu 1 seul pour cent en 2 heures… Bluffé.
Maintenant, les mains dans le cambouis…
Bon, alors, c'est ici que s'arrêtent les louanges. Il y en aura d'autres, mais pas sur l'étape dont je vais parler maintenant. Si vous décidez de sortir des chemins battus. Comprenez par là : vous avez l'envie de tester un jeu dont vous disposez de l'installateur (un jeu GoG par exemple, ou un vieux jeu, ou même un jeu émulé dont vous avez la cartouche évidemment ! Petits galopins). Préparez-vous alors à pleurer du sang… Littéralement. Alors qu'on se comprenne bien. J'ai tout réussi. Même certains trucs réputés « infaisables » par mes amis adeptes de Linux… Mais à quel prix… Si vraiment vous mettez les mains dans la sauce, alors oui, tout est faisable (Lutris / Proton / RomManager seront vos alliés dans cette guerre, indéniablement). Mais chaque étape sera un calvaire : des localisations des répertoires pour recopier vos sauvegardes qui devaient être dans Proton/drive_c/users… etc. et qui se retrouvent en réalité dans .local/steam/userapp ; aux installateurs pourtant officiels du jeu Minecraft qu'il faut installer sans Proton parce que Java ne peut pas se combiner sur Lutris par-dessus une autre install, tout en passant par les dépendances VCRedist et autres DX qui manqueront sur certaines sessions de Lutris, et pas sur d'autres. Oui, vraiment, chaque étape est un bordel absolu. Une usine à gaz. On dirait que ce que l'interface SteamOS a réussi à faire, elle l'a payé au prix d'une dissimulation du monde interdit de Linux. Ce monde, vous savez, qui effraie et terrorise les plus experts des geeks… Alors techniquement, comme je l'ai écrit, oui, tout est faisable, mais certaines fois c'est vraiment BEAUCOUP plus complexe pour des choses tellement banales sous Windows que vous répéterez souvent « Mazette ! C'est une blague ??? » Si vous avez l'envie d'utiliser SteamOS comme un système Windows, à savoir « flexible » et « ouvert », vous allez être déçus. Mais après, une fois que votre jeu fonctionne sous Desktop, et que vous cliquez sur « Ajouter à Steam » pour ensuite y placer vos belles images PNG, vous revenez en terrain rassurant…
Retour sur console.
Oui, c'est vraiment le sentiment qu'on a quand on quitte le mode Desktop. C'est comme si on passait de l'enfer au paradis. Même pour les jeux que vous avez tant lutté à installer en mode Desktop. Une fois en SteamOS, quel plaisir. Quel fichu plaisir que de cliquer sur cette interface si « plaisante » et « fluide »... Je dois même avouer que depuis, je joue encore plus souvent sur ma Rog Ally, attiré cette fois-ci non seulement par mes jeux, mais aussi par le plaisir de savoir que de toute façon, ça va être rapide à lancer, rapide à jouer, fluide… vraiment fluide. Allez, il est temps de conclure.
Conclusion
Microsoft a de quoi s'inquiéter. Valve ne vise pas les utilisateurs de bureau. Il vise les joueurs qui en ont marre de galérer avec leur PC. Il sait comme c'est frustrant de bidouiller des drivers, des machins, des trucs. Tout a donc été pensé pour ne plus y toucher. Mais néanmoins, la possibilité d'aller plus loin existe. Elle existe certes, mais elle coûte plus cher. En temps, en courage, en énergie. Rien n'est infaisable sous Linux / SteamOS, mais tout coûte plus cher… Mais bon sang, quand c'est correctement installé, quel pied incroyable que d'allumer sa console en un quart de seconde, de prendre sa manette et de lancer un jeu… On connaît tous ça sur console, mais l'imaginer avec la flexibilité d'un PC, c'est champagne caviar… Alors oui, SteamOS, c'est clairement un système d'exploitation magique. Il est beaucoup plus exigeant quand on désire « sortir des sentiers battus », mais il offre en échange ce que les consoles ont de plus beau à offrir : leur simplicité évidente… Et voilà pourquoi, sur ma Rog Ally, il est évident désormais que je ne remettrai plus Windows… On ne peut pas revenir sous Windows quand on a goûté à ça pour un périphérique dédié aux jeux vidéo. C'est une évidence… Je cracherai dessus, je lutterai à chaque fois qu'un jeu réclamera plus de bataille, mais au final, quand ces jeux seront installés, ou quand j'utiliserai un jeu acheté sur Steam, je serai de toute façon un geek heureux. SteamOS fabrique des geeks heureux ;)
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