lundi 27 décembre 2021

Matrix 4 : La critique par IDG

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ATTENTION SPOIL ALERT
Cette critique peut gâcher votre découverte du film 
si vous ne l'avez pas encore vu.
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Musique conseillée pendant la lecture de cet article

A sa sortie en 1999, Matrix , premier du nom ne parlait à personne. Nulle ne pouvait alors prédire la force et la magie de l'univers et du message brodé de philosophie à travers quelques scènes d'action toutes plus marquantes les unes que les autres pour imprimer dans l'esprit de la culture Geek alors naissante , les paragraphes de leur bible qui deviendrait alors sacré "Le monde numérique pourrait devenir tant et si réaliste que nous nous y perdrions presque volontairement" à la manière du Mythe de la Caverne de Platon... Et ce monde fut par la suite peuplé de milliers de choses toutes plus envoutantes les unes que les autres , telles les ombres au fond de la grotte. Pendant ce temps là , les réalisateurs devenus réalisatrices , les acteurs devenus vieux et les effets spéciaux devenus photoréalistes ont progressés petit à petit ... Puis 22 ans plus tard , une des deux personnes à l'origine de cette œuvre magistrale décidait à la surprise générale de raconter quelque chose de plus dans cet univers. Là où pourtant toutes les portes (ou presque) avaient été refermés, tous les arcs trouvaient dénouement , toute la genèse était alors complète. Oui , mais cette réalisatrice , Lana Wachowski en avait décidé autrement. Pour le meilleur ou pour le pire ? Ni l'un ni l'autre , c'est beaucoup plus compliqué que cela et je vais vous expliquer ce que j'ai pensé de Matrix Resurection. Vous êtes sur Infodegeeks , bonne dégustation...


Un premier chapitre en forme de déjà-vu Meta :
La première partie de ce film laisse le spectateur littéralement sur son derrière. La façon dont sont posés les "éléments" qui composent la vision des 3 premiers films est rapporté à quelque chose d'ultra Meta. Comprenez par là que le 4eme mur n'est pas seulement cassé , il est démoli à grand coup de Bulldozer et mêmes les morceaux restants sont ensuite broyés "à la gicleuse". Cependant , une fois que les mots "Warner Bross exige un 4ème Matrix , Thomas , c'est à toi de t'y coller" sont donnés, autant dire qu'on est prêt à s'attendre à absolument TOUT. Mais Neo et Trinity sont morts dans les 3 premiers films , et tenter les pirouettes les plus inattendues pour leur redonner une raison de vivre est périlleux. Certes , mais ca marche , ca passe , plus ou moins avec des rustines , et leur existence est malgré tout cohérente avec une suspension d'incrédulité qui n'est en rien altéré. Alors on suit notre pauvre Neo dans cette vie morose qu'il s'est désormais donné avec des petits moments d'identification de nos propres vies triviales. Et peut à peut la magie reprend , et Neo redevient nous ... Tout du moins Thomas redevient celui que nous sommes. Nous parvenons sans mal à nous projeter à nouveau dans cette Matrice en se disant qu'après tout , ce peut encore être nous à sa place. 20 ans plus tard , les codes fonctionnent toujours et l'explication Meta prend forme avec douceur pour nous conduire presque à y croire et se dire qu'encore une fois , on pourrait douter de notre propre existence. Matrix 4 réussit à nouveau le même exploit que le premier Opus dont il est la suite. Oui mais ... une fois avoir autant bercé le spectateur dans ce doute , où va nous conduire Lana , la réalisatrice seule reine à bord de son métrage , cette fois ci ? C'est là tout le paradoxe , elle s'est tellement attaché à l'envie de réussir ce premier point qu'on a presque du mal à accepter le suivant ...


Un long couloir ensuite , pas toujours très digeste...
Cette seconde partie répond donc à la question d'une manière moins glorieuse que je l'aurai aimé. Là où on va , ce n'est plus dans un monde où Neo est un dieu vivant prêt à nous défendre et à nous aider à sortir d'une réalité virtuelle de contrôle et d'esclavagisme. Non , c'est plutôt un monde dans lequel un magnifique héro pense surtout à sauver sa belle. Ce qui est louable en soit , et tout aussi doux à nos yeux. Mais moins "spectaculaire" qu'autrefois. Neo vas passer tout le film à ne plus être l'élu , ce n'est plus le message du titre. Maintenant , qu'importe les moyens , qu'importe les apprentissages et les lecons , de toute façon , Neo n'est plus qu'un amoureux transit de l'envie de retrouver sa douce dulciné dont même les sentiments ont été volé par l'analyste , le "maitre" de la nouvelle Matrice. Et l'équipage du nouveau vaisseau formé pour l'aider à ressortir de cette arène avant d'y retourner (à la manière des précédents opus) est pour le moins oubliable. Difficile de marquer l'esprit avec des têtes si "lambdas" qu'une émissaire du gang des cheveux bleux , un Morvé-usse en mode Billes magique qui n'aurait finalement plus besoin de l'aide de personne tant il est "pêté" en terme de surpuissance , quattre bonhommes lambdas dont je ne me souvient même pas du nom ou de l'apparence , et voilà. C'est finalement Sati , la petite fille du deuxième opus qui m'a le plus marqué , car elle , au moins , elle ressemble à ce à quoi on peut s'attendre , 20 ans plus tard... Niobé est donc désormais la matriarche d'une nouvelle cité , IO , dont le concept est de proposer une alliance entre les machines et les hommes. C'est casse-gueule mais ca passe. Et Neo n'est absolument plus là pour défendre une quelconque idéologie. Bien au contraire , il les laisses faire leur petite salade avec un mépris presque étrange mais qui correspond bien à l'état d'esprit des individus qui pourraient désormais s'identifier à ce nouveau Neo... On se fiche du monde qui s'écroule tant que les gens qu'on aime se portent au mieux. Quitte à les laisser croire à des théories fumeuses.


Le souci du manque de Grandiose mais une ode au romantisme pleine d'émotion...
Le problème principale que j'ai constaté dans ce film , c'est son manque d'ambition et de grandiose. A travers quasiment tout. Des décors beaucoup trop "intimes" pour un film à si grand spectacle aux cascades si "rouillées" qu'on se contente de Voir un Neo proférant quelques mouvements de Main pour simuler son pouvoir perdu , c'est parfois un peut triste , mais on fini par l'accepter et surtout le comprendre. Ce n'est de toute façon plus le message du film. Les jeunes qui entourent notre vedette bougent de toute façon avec plus de fracas , et on accepte que ce n'est plus du tout ce qui importe désormais. Ici , ce qui nous marque , c'est surtout que Keanue Reeves propose quelque chose d'autre , son regard , gorgé d'un amour profond qu'il porte à la fois sur sa belle Trinity , mais aussi sur nous , et sur notre nostalgie. Sa force alors n'a plus rien à voir avec celle d'un Dieu vivant capable de nous sauver , mais plutôt la puissance d'un amoureux qui donnera tout pour sa douce... jusqu'à lui laisser le choix in extremis de ressortir de la Matrice volontairement , ou pas ... La plus belle preuve d'amour. Neo retrouve donc Trinity. Mais elle est tellement absorbée par sa "fausse" vie et ses enfants ainsi que son mari imaginaire qu'elle a du mal à accepter de ressortir à nouveau de la matrice. Une forme d'industrialisation qu'elle a peut à peut accepté. Neo va devoir se battre à la fois contre cette nouvelle matrice qui suppose que rien n'est plus intense en terme de récolte énergétique que de conserver les deux amoureux légèrement éloignés , et sa propre demoiselle qui refuse quelques temps de croire à cette histoire de monde virtuel. Difficile de lui donner tors tant la nouvelle matrice arbore cette fois ci des teintes et des propositions plus réalistes que jamais.


Conclusion : Matrix 4 n'avait pas forcement besoin d'exister mais il a l'avantage de proposer aux fan que nous sommes devenus une "dernière" virée au pays des machines que nous chérissions tant il y a 20 ans. Une sorte de petite piqure de rappel (la métaphore est bien filé ici ... si vous voyez ce que je veux dire) de nos plus beaux souvenirs. Certes , tout n'a pas très bien accusé l'âge , mais néanmoins , la mayonnaise fonctionne quoi qu'il en est. Ce qui manque le plus à ce dernier opus , finalement , c'est un message. Celui qui servait de toile de fond aux 3 premières œuvres dont seul le premier pouvait laisser un souvenir impérissable , accompagnés de deux autres plus minimes selon certains. On comprendra avec du recule qu'ils étaient nécessaires pour conclure l'histoire que les Wachowski voulaient nous raconter. Et c'est précisément ce qui manque à ce 4eme opus , une nécessité , un objectif sérieux qui nous permettrait de lui accorder toute notre attention. Mais néanmoins , le simple plaisir de retrouver nos héros de jadis se suffit à lui même et le scénario se base justement sur ce point. Nous l'avons vue ici , la première partie de ce 4ème film démarre d'une manière si folle qu'on pourrait alors penser à du géni. Hélas , ce qui en est fait par la suite le rend relativement quelconque, mais c'est alors que le reste du titre réagit comme s'il posait gentiment sa tête sur l'épaule de Neo et Trinity en mode "Faites nous rêver maintenant , on compte sur vous". Et il n'est pas meilleur que Keanue Reeves et Carrie Anne-Moss pour nous emporter dans une balade à la foie pleine d'émotion et intensément sensorielle comme nulle autre ne saurait s'y prendre. En cela , peut être , ce Matrix est donc nécessaire , ne serait-ce que pour se souvenir des raisons qui ont marqué nos esprits si longtemps et démontrer que le temps passe pour tout le monde , même nos héros gravés. Je dirais donc au final que ce Matrix 4 a perdu en Message profond ou en spectaculaire ce qu'il a remplacé par de l'émotion pure et rien que pour ca , je l'ai beaucoup aimé... Il ne gêne pas les trois précédents , il ne jure en rien face à leur immensité , il vient juste se poser là , tout délicatement , à leur coté , en se faisant une petite place presque timidement et on a envie alors de le chérir tel un doudou , une douceur , un bonbon plein de gourmandise ... Et c'est déjà beaucoup , on aurait pu craindre le pire , il n'en sera rien , si ce n'est une œuvre pleine de romantisme qui nous rappel qu'après que les années passent , parfois , même le plus grand héro , à l'origine de nos souvenirs les plus fou , ceux qui nous ont "vrillé le cerveau" pour nous pousser à nous interroger sur notre propre existence , peut lui aussi avoir simplement envie de se concentrer sur son amour et c'est finalement cela , le tendre message que l'on pensait cherchait en vain, c'est ce qu'est Matrix... Merci d'avoir tout lu.




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