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ATTENTION : Cette Critique peut légèrement Spoiler le Film. Théoriquement les Spoils sont extrêmement mineurs et ne devraient en aucun cas vous gâcher la découverte. Mais néanmoins , je me doit de vous en alerter. Si vous ne l'avez pas vue , ou si vous ne connaissez pas le film de 1984 je vous déconseille probablement sa lecture. Vous pourriez éventuellement vous gâcher certains éléments (rare) de l’expérience.
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Le dormeur doit se réveiller... C'est par ces quelques mots que Paul Atreïdes ouvrit ses yeux sur une Arakis plus aride que dans ses pires cauchemars. Et bien qu'absente dans son Remake , cette phrase résonne à travers chaque centimètre de la pellicule de Denis Villeneuve... Vous êtes sur InfoDeGeeks et vous lisez ma critique de Dune , Première partie. Bonne dégustation.
Une œuvre basé exclusivement sur le Roman , Vraiment Denis ?
Denis Villeneuve annonce a qui veut bien l'entendre ( Interview de InThePanda / Interview de Fossoyeur de Film ) que son œuvre ne suit QUE le roman et surtout pas le film de David Lynch. Seulement , l'œil expert du connaisseur retrouvera avec étonnement un découpage de Scène rigoureusement identique au film de 1984 jusqu'au trois quart du film. Il s'amusera alors à retrouver certaines phrases posés exactement aux mêmes instants que l'œuvre "dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom". Et le plus défenseur des propos de Denis Villeneuve aura tôt fait de nous expliquer que cela est due à un suivi rigoureux de l'ordre du découpage du Roman par les Deux réalisateurs indépendamment l'un de l'autre. Argument qui s'écroulera face à une musique composé par Hans Zimmer (sous la tutelle évidente de son Réalisateur) quasiment identique sur certains morceaux du film d'il y a 40 ans... On pourra alors rappeler qu'il n'y a aucune partition de solfège dans le roman avec un rictus évident. Mais néanmoins , cela nuit-il au Film de 2021 ? Pas le moins du monde... Le travail de David Lynch malgré les contraintes misérables d'un Show-Business toxique des années 80 (ah bon , parce que ca a vraiment changé ? pas vraiment , mais qu'importe) est exceptionnel. Et s'en inspirer pour reprendre une œuvre aussi magistrale que Dune en 2021 était la meilleure des choses à faire. Tant pis si Denis Villeneuve ne veut pas l'avouer , ce n'est pas l'essentiel , au moins , il l'a fait... Et nous allons voir ensuite qu'il l'a même très bien fait...
Une esthétique majestueuse...
Dune utilise ce que l'on sait faire de mieux techniquement en 2021. Le tout sous la baguette experte d'un Denis Villeneuve qui aime, qui adore , qui jubile face à des Décors Immensément écrasant dans des scènes au grain inimitable et contemplatives... Le Désert d'Arakis n'aura jamais été aussi bien retranscrit par un ciel laiteux d'un soleil tout aussi écrasant que les scènes qu'il illumine. Cette force de l'image est tellement puissante qu'elle propose par moment des instants qu'on pourrait qualifier d'un Principe de la Pub Apple ou Dior tant le travail nécessaire pour les transformer dans cet élan serait minime. Et le logo des marques iconiques pourraient venir se poser avec une facilité déconcertante sur beaucoup de plans. Cela est due à une volonté commune entre les publicités de ces marques et la vision de Denis Villeneuve de montrer une image plus pure et irréprochable que jamais. Le spectateur se sentira alors encore un peut plus étranger au monde qu'il contemple mais partagera l'envie de s'en rapprocher. Tout comme dans les publicités des marques cités ici. Des Plans Iconiques et une impression d'immensité permanente se chargeront d'enfoncer un clou rarement aussi profond dans notre rétine. On se sent vraiment tout petit face au Désert d'Arakis et ses Vers des Sables , symbole d'une menace étrangement rassurante (Le connaisseur du Roman ou du précédent Film saura pourquoi). Chaque éléments de ce film est gravé dans nos yeux comme une sublime toile peinte avec gout.
Une première partie qui ne peut se suffire à elle même.
Hélas , car tout n'est pas si rose au pays de l'épice hallucinogène , Dune n'est pas exempté de quelques défauts. Et le plus évident , le plus perturbant selon moi , réside dans le contraire absolu du film qui l'inspire. En effet , présenté dès la première seconde comme une œuvre en 2 parties , ce film se doit bien d'expliquer subtilement pourquoi Paul Atreïdes sera par la suite si important. Et pour parvenir à cela , il est bien plus facile de laisser le Spectateur le découvrir sur 2 heures d'un seul et unique film que sur 5 Heures (j'extrapole) divisé en 2 films avec plusieurs mois de séparation entre les deux. Ainsi , et sous la menace d'un Warner Bros qui ne voudra peut-être pas offrir à Denis Villeneuve les crédits nécessaire au tournage de la seconde partie , nous nous retrouvons avec un Réalisateur talentueux mais contraint d'être suffisamment explicite pour que le Spectateur parvienne à comprendre tout les enjeux d'une histoire sans pour autant lui dévoiler son intrigue finale. Une difficulté que Denis Villeneuve ne parvient pas tout à fait à concrétiser et qui se fini hélas par des Spectateurs néophytes qui ressortent de la salle en mode "Hmmm , ca avait l'air sympas , mais j'ai pas tout capté" face à un univers aussi riche , cet accident était à prévoir... L'un des outils principale que notre acolyte a utilisé pour essayer d'y parvenir , ce sont les Visions de Paul qui présentent des éléments de la Seconde partie afin de justifier certaines séquences (Probablement aussi juste au cas où Denis Villeneuve n'aurait pas la possibilité de la réaliser même si j'en doute devant le succès du Film). Il s'agit là d'un Problème dont le film de 1984 n'avait pas à se soucier puisqu'il avait été tronqué en un seul. Le Spectateur avait alors toutes les réponses en une seul fois , même si cela se traduisait par un massacre de la dimension contemplative de l'univers de Franck Herbert (l'écrivain du Roman) qui le méritait pourtant tellement , ce film en est la preuve.
Et malgré cela , des oublis fâcheux pourtant censé apparaitre dès cette première séquence.
Ainsi , la première idée qui nous vienne à l'esprit alors , c'est de se dire qu'avec plus du triple de temps alloué à dépeindre cette toile , notre Réalisateur ne pouvait se permettre d'oublier le moindre élément. Et pourtant , hélas , hélas , trois fois hélas , il en a oublié certain. Et pas des moindres. La guilde des Navigateurs de l'espace déjà pour ne citer qu'eux. Si vous connaissez un petit peut l'univers de Dune , ne serait-ce que par le film de 1984 , vous devez savoir qu'il existe des "sortes de monstre" qui permettent de replier l'espace pour traverser des distances considérables en utilisant l'épice comme ressource naturelle. Donnant ainsi à la Planète Dune toute son importance. Malheureusement , dans le film de 2021 , c'est par une pirouette surprenante que ces individus ont littéralement disparue du paysage ... Incompréhensible mais qu'importe. Autre petit bémol , Paul Atrïde pourra en 2021 profiter des visions du futur en étant éveillé (un de ses pouvoirs magiques acquis à l'aide de l'épice) sans avoir besoin de consommer la moindre quantité du nectar d'Arakis. A moins que Denis Villeneuve n'ait juste oublié de nous montrer qu'ils en consomment tous et que ces visions éveillées ne sont pour Paul qu'une traduction différente du commun des consommateurs de l'épice lié à son code génétique modifié au travers des différents croisement avantageux guidés par l'ordre du Bene Gesserit ... Etrange oubli qui s'expliquera très probablement dans la seconde partie que nous attendrons donc avec encore plus d'impatience. Autre oubli marquant , et pas des moindres , Feydh , interprété par le Chanteur Sting dans le film original (et pourtant bel et bien existant dans le Roman de Franck Herbert) n'apparait tout simplement pas du tout dans le film de Denis Villeneuve. Pas même fait mention. Seul Rabahn , son frère est présenté... Suite à cela d'autre petits écarts , mais ces 3 là me semblaient essentiels à mentionner ... Bien entendu , je n'aurai pas l'audace de parler des Modules Etranges qui modifient la portée de l'attaque de la Voix , puisqu'ils n'existaient pas dans le Roman et n'avaient été ajouté au film de David Lynch que pour justifier d'une puissance nouvellement acquise traduite chez les Fremens en un temps somme toute relativement court.
Des Acteurs Charismatiques mais quelque fois sous-exploités.
Un premier constat sans débat selon moi , c'est d'admettre que Timothée Chalamet est encore plus crédible que l'illustre Kyle MacLachlan pour interpréter Paul Atreïdes. Il joue son personnage tiraillé entre son pouvoir naissant et sa honte d'une oppression indésiré sur un peuple qu'il veut protéger plus que tout avec une crédibilité sans faille. Le regard et la juvénilité de Timothée s'accordent bien plus parfaitement encore avec la définition d'un adolescent de 15 ans , comme décris originalement dans le Roman. Il crève l'écran et l'on ne peux lui trouver le moindre défaut. Son jeu d'acteur est impeccable , sa peur est ressentis jusqu'à nous comme évidente. Ecrasé face à une planète aride, un peuple fier et des responsabilités toutes plus effrayantes les unes que les autres... Dans un climat politique saturé de trahison que Timothée Chalamet regarde avec nos propres yeux mêlés de dégout et d'allégeance. Zendaya , l'actrice qui joue Chani est pour sa part quelque peut trichée. Je m'explique. Le personnage de Chani est pour ainsi dire tout aussi important que Paul dans l'œuvre originale. Elle est plus ou moins le fourreau de son épée , l'élément déclencheur de l'ascension de Paul. Mais tout ceci ne peut se présenter qu'après certaines choses qui ne se déroule pas avant la seconde partie. Néanmoins , il fallait bien qu'elle apparaisse et si dans l'œuvre originelle , seuls les rêves se suffisaient à eux même pour la présenter , ici face aux quelques mois ou années qui sépareront les 2 titres dans les salles obscures , il était difficile de lui donner toute son importance avec seulement un ou deux rêves... Denis Villeneuve a donc décidé d'offrir à Paul Atreïdes des Visions éveillées pour la faire apparaitre le plus tôt possible. Quitte à sacrifier au passage un peut de crédibilité sur l'évolution de Paul. Mais qu'importe , au moins , en faisant ainsi , Zendaya apparait un petit plus que prévu sur cette première pellicule. Néanmoins , il ne faudra pas que le Spectateur s'attende à la voir beaucoup. Mais tout à fait entre nous , allons nous regarder Dune pour voir Chani ou pour voir Paul et les Vers des Sables ? Je vous laisse méditer là dessus mais il me semble que l'affiche du film ne laisse planer aucun doute à ce sujet...
Après l'inspiration de David Lynch , une étonnante prise de liberté qui fascine.
Denis Villeneuve devait comprendre au bout d'un moment que s'il voulait présenter quelque chose de neuf pour ceux qui connaissaient déjà le film de 1984 , il ne pouvait se contenter de plans contemplatifs , et qu'il fallait qu'il lise et ressorte du bouquin tout ce que David Lynch n'avait pas pu en réaliser. Et je dois dire qu'à partir des deux tiers du film , quand il en prend enfin conscience , ce qu'il nous montre relève tout simplement du Génie. Je pense naturellement aux moulins a vent cruellement absents du vieux film dont l'importance dans le Roman et dans les jeux vidéos du même univers transpirent et tout un tas d'autre éléments dont je me garderais ici de parler pour ne pas vous gâcher votre découverte. Mais force est de constater que l'on bascule dès les deux tiers du film en mode "découverte totale" et qu'on est alors impressionné et captivé avec une envie peu comparable de revoir le film plusieurs fois afin d'y retrouver tout ces détails , berceaux d'une œuvre plus riche que la majorité des films de Science Fiction contemporaines. Le Spectateur commencera alors à se rapprocher de l'écran sur son siège pour analyser chaque petit détail et comprendre comment tout ceci fonctionne. Le paris est alors réussit, Denis Villeneuve vas plus loin que son prédécesseur. Dommage qu'il attende plus d'une heure et demi avant d'y parvenir mais qu'importe, il lui restera ensuite un deuxième film entier pour exprimer toute sa conjugaison
Conclusion :
Inspiré sans l'avouer d'une ombre de David Lynch planante tel un fantôme sur la planète désertique. L'œuvre Cinématographique de 1984 fut forcé de n'être réalisé que d'un seul tenant au dernier moment , obligeant son réalisateur de l'époque à sacrifier ses plus beaux plans dans une frustration sans égale. Dune revient presque 40 ans plus tard dans une œuvre enfin taillé pour son immensité. Sous les mains expertes d'un Denis Villeneuve respectueux du diamant originel , Arakis nous montre ce qu'elle a de plus beau à nous offrir. Bardé de quelques petits défauts lié à la contrainte inverse de celle qu'avait subit son ancien réalisateur , Dune Première Partie de 2021 propose des éléments intriguant que les plus connaisseurs sauront reconnaitre. Sortant de la salle un peut abasourdie , le spectateur se demandera longtemps si il a apprécié ou pas ce qu'il vient de voir. Les images fines d'une planète dépeinte en l'an 10191 resterons gravés dans sa conscience comme quelque chose d'inédit. Bien sûre , le Sahara et les Déserts de notre planète s'y rappellent comme une base naturelle , mais Arakis saura alors s'en détacher par son ambiance si singulière... Ce film pourra alors bomber le torse en déclarant qu'il fut l'un des premiers depuis des années à me donner l'envie de le revoir plusieurs fois pour en comprendre tout les éléments supplémentaire à son prédécesseur. Mais en l'état , sa définition de Partie 1 sur 2 le rend cruellement incomplet. D'une frustration à devoir attendre sa suite, le critique que je me permet d'être conclura par ces mots "Dune 2021 Partie 1 est Probablement un excellent film , mais il n'atteindra son statu de Chef-d'œuvre que lorsqu'il sera enfin rejoint par sa seconde moitié...". Merci d'avoir tout lu !
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