lundi 27 avril 2020

Joker : La Critique par IDG !


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ATTENTION SPOIL ALERT
Cette critique peut divulguer et gâcher votre découverte
si vous n'avez pas encore vu le film. 
Vous êtes prévenus...
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Si il est de ces films qu'on vous suggère de voir , bercé de quelques phrases les plus grandiloquentes , dans un nuage de polémique , Joker est de ceux là. L'histoire perturbante du plus grand génie du mal , ennemi juré du chevalier noir, Batman. Todd Phillips s'est entouré de Joaquin Phoenix et Robert De Niro pour nous proposer sa vision de biographie du Némésis de Bruce Wayn. Profitant des quelques heures de libre que ce confinement nous procure , j'ai rattrapé mon retard , et je vous livre ici mon point de vue sur Joker , Vous êtes sur Infodegeeks , vous lisez la critique de ce film , bonne dégustation !

Un univers terriblement réaliste en première lecture.
Plonger dans le Gotham de la 8ème année de Bruce Wayne est intéressant. Ici , tout semble tourné pour nous induire dans un monde plus criant de vérité que jamais. C'est bien simple , cette ville pourrait s'appeler New-York , Paris ou ce que vous voulez , ça collerait sans mal. Les névroses que traversent Arthure Fleck , le protagoniste principale ne sont pas due à de la Kryptonite ou encore à un pouvoir magique. Pas d'extra-terrestre en vue , rien de tout cela. Ici , nous parlons juste d'un handicapé mentale et de ses troubles psychiques vivant dans une ville sombre mais réelle. Difficile d'imaginer Batman apparaître ici dans quelques années. Encore plus difficile aussi de visualiser Super-Man ou Poison Heavy à travers les rues sombres de ce Gotham et c'est pourtant bel et bien le même écosystème qui est repris comme terreau de cette aventure. Mais par un prisme infiniment plus  réaliste et terre à terre , tant et si bien qu'on en oublierai le matériaux d'origine. Cela peut-être vue comme une qualité ou comme un défaut. On y reviendra.


Un acteur très doué qui porte le film à bout de bras
Joaquin Phoenix interprète ici un Joker effrayant de réalisme. A l'image de la ville qui l'a vue naître. Tout transpire le réalisme primaire tant et si bien qu'on en croirait voir par certains moments un film français. Le Spectateur ne voyage plus dans un monde imaginaire pour se vider la tête comme on aime tant le faire dans un film de super héro , non ... Ici , On est catapulté quasiment dans la rue d'à coté. Ce sentiment est largement renforcé par le jeu d'acteur ultra naturel de ce Joker qui devait probablement avoir comme consigne de prendre à contre-pied toutes les précédentes prestations des Joker d'autrefois. Plus question d'accepter sa folie comme support de plans machiavéliques , non , ici , il faudra passer plus de la moitié du temps à tenter d'effacer ses déviances. Croisant d'autre personnages aux réactions toutes aussi criantes de vérité. C'est bien simple , mis à part quelques cas rares facilitant l'avancé du scénario , la plupart des individus croisés aurait pu etre des figurants glanés dans les rues voisines aux studios de cinéma. Non pas qu'ils jouent mal , bien au contraire , mais leur prestation respire un naturel terrifiant. Est ce une bonne chose ? Je ne saurais dire , le risque , c'est de tenter d'humaniser un personnage qui demeurait jusqu'ici pourtant si inhumain au travers de nombreuses BD , Dessins-Animés et Films. Ainsi , Toujours est-il qu'en l'état , nulle ne pourra remettre en cause le travail d'acteur de cet homme qui réussit sans la moindre faille à nous faire accepter l'idée d'un déséquilibré mentale réaliste. Mais pourrait provoquer alors le sentiment qu'il reste une part d'excusable chez lui , à des années lumières il me semble de l'oeuvre de ses créateurs Jerry Robinson, Bill Finger et Bob Kane, lorsqu'en 1940 l'idée était de dépeindre la folie meurtrière d'un homme pourtant inexcusable. Ainsi , Joaquin Phoenix réussit avec brio le rôle qu'on lui a demandé de faire ... Mais était-ce le rôle qu'il fallait faire ? On y reviendra ...


Un film surprenant mais ... en décalage absolue avec son univers natif.
Batman 30 Ans , Joker 60 Ans , en ces quelques mots , je réveil probablement un vieux débat apparue à la sortie du film , l'année dernière. Cette incohérence montrant le décalage d'age des deux antagonistes a marqué bon nombre de spectateurs donnant lieu à de nombreux débats sur la toile mais Au delà de la différence d'age que beaucoup ont remarqué et qui contraste carrément avec la mythologie de Batman que l'on connait , il y a quelque chose d'autre qui m'a interpellé et contre lequel , l'argument offert par les fans au réalisateur en mal d'excuse (j'y reviendrais) ne pourra clairement pas répondre. C'est la longue période de Chaos durant laquelle la ville de Gotham est soumise. Je m'explique , Si la ville est dans l'état qu'on nous présente quand Bruce Wayne a 8 ans , il n'aura même pas le temps de mettre en place sa Bat-cave avant que le monde entier ne sombre dans l'indicible. Vous réalisez l'état du monde après 22 ans de cet situation de guerre civile ? Par quel Miracle Bruce Wayne pourrait il grandir de manière suffisamment équilibré pour devenir le héro que l'on connait. De ce que l'on connait, et si je ne dis pas de sottise, Batman est un héro qui a profité de sa jeunesse pour s’entraîner et faire fructifier son économie afin de financer ses armes technologiques et son équipement lui permettant d'affronter les pires malfrats. Joker est l'un d'entre eux , le plus coriace , certes , mais dans la mythologie de Batman , à aucun moment , personne n'a jamais dit que Joker était devenu le "roi" d'une ville laissé à feu et à sang depuis plus de 22 ans ! C'est un délire que ce film cherche à nous proposer de la vision même du réalisateur , mais qui cloche totalement avec l'esprit de la BD. On ne pourra clairement pas justifier de 22 années de règne d'un chaos sans fois ni loi. Batman vit dans un monde assez sombre , certes , c'est un fait , avec une justice fragile qu'il cherche à rehausser mais pas un univers saccagé jusqu'au "sang" si j'ose dire. Gotham n'est PAS une ville post-apocalyptique et c'est là que ça cloche totalement. Si cette ville était bel et bien laissé comme on le suggère à la fin du film de Joker pour les 22 prochaines années , alors il n'y aurait plus rien à sauver , si j'ose dire , 22 ans plus tard ... Batman ne serait plus un justicier masqué , ce serait un sauveur désespéré. Et ce n'est pas , il me semble l'image que les différentes BD et Films de Batman m'ont laissé. Comment la ville aurait-pu sortir de la situation dans laquelle on la laisse sans qu'un justicier masqué n’apparaisse Directement quelques semaines ou quelques mois après cette scission pauvres/riches ? Le Gotham qu'on constate 22 ans plus tard est à la limite du normal. Bref , ce premier point m'a choqué mais ce n'est pas le seul.


D'autre soucis de cohérences ...
Abordons le cas du Joker tel qu'on le connais. Si je ne me trompe pas , il est censé être un surdoué du mal , aux plans les plus machiavélique, mettant en place des plans toujours plus élaborés pour conduire Batman à échouer. On se souvient par exemple des épisodes de Christopher Nolan dans lequel le Joker contraignait le Dark Knight à choisir entre deux bateaux remplis de victimes à la manière d'un Saw. Et bien , tout le problème , c'est qu'à AUCUN moment dans ce film on a le sentiment qu'Arthure Fleck pourrait devenir ce fameux génie du mal. Ici , on a juste une arriéré handicapé mental. Il hurle de rire quand sa lésion cérébrale le chatouille trop et il se contente de tuer n'importe qui quand une arme traîne dans sa poche se faisant passer pour un "pseudo-justicier" alors qu'il s'est contenté d'être là au mauvais moment. On est clairement pas dans le plan d'un surdoué prêt à diffuser sa morale scabreuse , mais plutôt dans les méandres d'un individus torturé par ses névroses et son mal-être laissant libre court à sa folie. Le Joker (des opus précédents) avait cette folie , c'est un fait , mais elle se contentait d’emballer tel un joli paquet cadeau , une structure d’intelligence et de génie frisant l’effroi et le respect. Le souci , ici , c'est qu'avec autant de faiblesse , on aurait tendance à se dire que Batman pourrait "défoncer" le Joker en 10 Minutes montre en main , et aurait même le temps de prendre un café et peut-être même une viennoiserie , si j'ose dire avant même qu'Arthure Flake n'ait le temps de viser sa première victime... Et je sais que le réalisateur a embrassé volontiers l'excuse de dire que ce n'était pas forcement le même Joker dès que son armé de fan lui ont soufflé cette idée, mais j'y reviendrais à cet argument...
Enfin , et en dernier point de discorde , j'aimerai attirer votre attention sur le fait que , si j'ai bonne mémoire , dans les précédents Opus et aussi dans la BD , Joker terrorise la ville entouré d'une petite équipe d'une dizaine de vilains que les policiers cherchent à contenir. Mais ici , si on se base sur la fin du film , qui installent les traits des 22 prochaines années , Joker inspire des milliers de personne à la façon d'un gourou d'une secte. On devrait donc se retrouver de façon exponentielle avec des milliers de "sbires" à la solde du Joker 22 ans plus tard. Pas la minuscule petite armée , bien formée certes , et très fidèle , mais bien loin de ce que nous laisse à penser cette fin de film. 
Voilà , Pour résumer toute cette incohérence , Batman affrontera 22 ans plus tard un Joker d'un age proche du sien génie du mal , surdoué et effrayant accompagné d'une petite armée assez grande pour rentrer dans un Van le tout sous fond d'un Gotham relativement sombre mais pas si éloigné de notre réalité. Tout ceci est à l'opposé même de ce que suggère la fin de ce Joker. Ici , on pourrait penser qu'un justicier essaierai sous le nom de Batman d'affronter un vieillard un peu benêt appelé Joker avec des moyens qu'on suppose légers car sa fortune ne vaudrait plus grand chose. Ce Joker serait donc devenu le Roi incontesté d'une ville appelé Gotham laissé à feu et à sang dans un monde post-apocalyptique. Même ce futur alternatif ne tiens pas debout , aux vue de la fragilité intellectuelle du principale intéressé. Bref , je pense que vous avez cerné mon interrogation...


L'excuse aussi commode que bancale offerte au réalisateur par ses fans pour s'en sortir ...
Quand les premières critiques au delà du déluge de compliment arrivèrent aux oreilles du réalisateur , sa première réaction fut de rester muet. Le Monsieur acceptait les fleurs mais n'écoutait pas les critiques. Puis alors , du flot de Fans qui s'étaient trouvé en ce film une nouvelle raison de se prendre pour des experts improvisés de l'univers DC Comics vint à son secours avec une explication presque miraculeuse que Todd Phillips embrassa à pleine bouche. Et si Ce Joker n'était pas le même Joker que celui qu'on retrouve dans Batman ? Mais un autre aurait été inspiré par ce personnage 22 ans plus tard ? Oh , comme c'est commode , comme c'est attendrissant. Et bien sure , le réalisateur acquiesça à la manière d'un professeur qui aurait adoubé ses élèves... Mais que nenni mes amis , m'est d'avis que nous avons là une bien belle entourloupe aussi grossière que la technique de l'amnésie permet de démarrer n'importe quel scénario en manque d'inspiration. Alors bien sure , avec cette technique , ça se remet à coller plus ou moins , on peut alors dire que ce Joker  peut être un benêt de 30 ans le cadet du justicier masqué. Et on peut même imaginer qu'en 22 Ans , Gotham redevienne à peut prêt vivable. Oui , on peut tout imaginer pour sauver les miches d'un Réalisateur qui a juste selon moi oublié de relire les grandes lignes de l'univers qu'il cherche à dépeindre. Disons que ça l'arrange qu'on fasse le travail à sa place et à la place de ceux qui auraient pu relire et conseiller l'homme derrière la caméra. Bref , passons à la conclusion.


Conclusion :
Joker est l'exemple même de ce que je ne supporte plus dans les salles obscures , un usurpateur. Ce titre cherche à se donner des allures de film d'auteur qui aurait transcendé le 7ème art en offrant aux spectateurs une vision profonde de notre société vue à travers l'esprit torturé d'un handicapé mental. Mais Fichtre ! Le faible budget n'excuse pas tout , et j'aurai accepté avec joie ce scénario si le personnage principale ne s'appelait pas Joker ! A ce rythme là , demain , je vous fait un film sur l'histoire de Zelda , cette prostitué du bois de Boulogne qui s'est retrouvé dans la rue quand Link , son Oncle adoptif l'a forcé à vendre des produits illicites qu'on appel Hyrule ! Ça vous choque , beh appelons cela une réalité alternative , ça vous parait inacceptable ? Mais un Handicapé mentale qui se retrouve 30 Ans plus jeune que son illustre ennemi juré allant à l'encontre de tout un univers pourtant vérifiable au travers de centaines de Bandes Dessinés et de dizaines de films, ça ne vous gêne pas ? Moi si et j'appel cela une usurpation. Non , Joker n'est pas un chef d'oeuvre , c'est une arnaque , ni plus ni moins , et je ne mesure volontairement pas mes propos car la plupart des défenseurs de ce film n'ont visiblement pas mesuré les leurs non plus. A l'heure actuelle , je croise de plus en plus de titres qui cherchent à bousculer les convenances en réinventant tout ce qui peut l'être. Mais avec Joker , une nouvelle étape dans cette méthode discutable a été franchie , celle de vouloir éclaircir le karma d’individus imaginaire dont l'objectif justement était de valoriser notre vision manichéenne. Ici , les 2 heures du film semble vouloir excuser le comportement délirant et immorale d'un handicapé mental. Le véritable Joker des précédents opus (et j'ai volontairement parlé de véritable pour bien marque mon point de vue sur cette falsification) faisait des choses terribles que seul Batman pouvait empêcher , mais à aucun moment , les précédents réalisateurs n'avaient essayer de l'excuser, chose qu'essai de faire de bout en bout Todd Phillips et ce qui devait arriver arriva , bon nombre ont finit par se "reconnaître" dans cette pastiche sans saveur d'une société binaire. Un film est parfois une leçon donné aux spectateurs , et les plus fragiles peuvent s'en trouver influencés , Joker est clairement une mauvaise leçon perverse qu'il convient de soigneusement éviter selon moi...




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