Ça , le film : La critique par IDG !




Prologue - Quelle est la cible ?

Çà, ce film qui était interdit pour nous et qui pourtant ne s'adressait qu'à nous ...
C'est un peut comme cela que j'aimerai commencer ma critique.
Avant de parler à proprement de Çà 2017 , j'aimerai revenir sur la première image que nous avons tous dans la tête , Çà de 1990.
Si je vous demande ce qu'était ça , vous me répondrait vaillamment "c'est le film qui a hanté mon passé ! Je n'avais pas le droit de le voir , mais j'ai quand même bravé le danger et je l'ai regardé ... Je l'ai regretté tout le reste de ma vie et aujourd'hui encore , je n'ai jamais vue de film qui soit aussi oppressant que Ça ..." Et vous auriez raison.
Quand on se penche un peut sur le sort de ce film , on se rend vite compte que tous ceux qui ont côtoyé son "aura" ont plusieurs points communs.
- Aucun n'avait vraiment le droit de le voir , pense-t-ils.
- Ils l'ont tous fait pour braver le danger.
- Ils pensent tous que c'était un "film" avec la même profondeur qu'un autre BlockBuster des années 1990.
- Ils l'ont tours regretté ...


Mais pourquoi est ce que j'insiste autant là dessus ? Me dirait vous ? Et bien , parce qu'en faisant mes recherches sur Ça , j'ai appris quelque chose qui m'a choqué ... et je pense que cette information là mérite à elle toute seule la rédaction de cette critique... Ça n'était pas un film ! Ça était un Téléfilm ! Inutile de le chercher dans les salles obscures , il ne les as jamais côtoyé... Inutile aussi de chercher à comparer la qualité des effets spéciaux de l'époque avec ceux du dernier titre de 2017 , les moyens alloués à cette première version sont ceux des années 1990 pour un Téléfilm ! (Pensez V , pensez Code Quantum , on est dans cette gamme là...) Rien de plus... Et pourtant , c'est bien ce Téléfilm qui nous a traumatisé , c'est bien cette oeuvre là qui a laissé dans nos esprits les graines qui ont germé et qui ont éclos en fleure du mal , il y a quelques jours , au cinéma , pendant la projection de Ça 2017.
Maintenant , j'aimerai parler de ce titre de 2017 et de celui de 1990 non pas en les opposants , mais en les additionnant. Car j'ai l'intime conviction que cette oeuvre s'adresse à nous... Les petits gamins qui regardions ce téléfilm à travers le trou de la serrure pendant que nos grands frère le visionnait sur le canapé. Nous n'étions pas prêt pour Ça en 1990 et nous pensons l'être pour Ça en 2017... Mon point de vue , c'est que finalement , oui , nous étions prêt. Ça n'a pas été écrit pour nos frères et sœurs qui regardait tranquillement le film dans le canapé... Ça était écrit pour nous , depuis le début... Et Ça 2017 , dans sa nouvelle ré-écriture , est encore une fois pour nous ... Ce film nous regarde directement autant qu'on le regarde lui. Ça n'a que faire de nos grands frères et sœurs ... Ça est fait pour nous ... Ça a commencé le travail en 1990 et Ça le termine en 2017... Et plus encore ;)

1 - Ça 1990 , quelle thématique ?

Dans ce téléfilm , ce qui revenait le plus , c'était évidement les Clowns , mais finalement , cette figure plutôt sympathique n'a en aucun cas pour vocation de susciter la peur par delà ce visage blanchâtre et ces petits yeux ronds. Pourtant , dans cette première oeuvre issue du roman de Stephen King , l'image emblématique du Clown y est définit comme une crainte , un effroi qu'il convient de fuir. L'image du gentil clown positif est travesti en véritable monstre jusqu'à la déformation de la chaire du vile pour hanter notre regard. C'est aussi la peur de l’inconnue , avec ces plans sur les égouts sombres et froids. La thématique de la noyade aussi finalement , avec le concept de "flotter en bas". Bref , tout les principes mêmes de la peur qu'on traverse dans les deux premières décennies de notre vie avant de les balayer progressivement sous couvert d'une expérience que l'on croit acquise les années suivantes. Face à ces obstacles viennent la camaraderie et le regroupement.


L'amitié qu'on forme avec ses alliés , qui progressivement transforme le petit groupe de copain en véritable armée prête à affronter l'insurmontable. Le téléfilm Ça des années 1990 est tourné ainsi, un élément surnaturel supposé infranchissable gorgé de peur et un groupe d'ami improvisé pour l'affronter. Et ça marche ! Je ne parle pas ici du deuxième téléfilm (Il est revenu) tourné vers les adultes, volontairement , car l'oeuvre de 2017 ne s'y est pas frotté. Il semble qu'une seconde oeuvre (2018 ? 2019 ?) sera prévue pour l'occasion.

2 - Ça 2017 , quelle thématique ?

L'oeuvre de 2017 semble encore une fois s'adresser à nous. Et pourtant , cette fois ci , ce sont encore les enfants , puisqu'il s'agit du même roman qui est transcrit. Mais le regard de la caméra met d'avantage en avant le rapport entre les parents et les enfants , La protection de nos enfants , Les lieux supposément interdits , le regard porté sur soit. Tout ces points qui apparaissent plus progressivement vers la trentaine.



Une véritable introspection faite sous l’œil de la caméra. A la manière du Téléfilm qui est devenu un Film , Le petit spectateur caché derrière le trou de la serrure est devenue un adulte , un parent , sure et certain de ne plus pouvoir être affecté par les mêmes névroses que par le passé. Ça est là pour venir le tester... Et qu'est ce qu'on trouve une fois l’examen passé ? Que les Clowns peuvent toujours faire autant peur qu'avant , même si on a 35 ans... Mais la raison à cela est toute autre aujourd'hui. On ne s'imagine plus que ce Clown pourrait nous faire du mal , on s'imagine qu'il pourrait faire du mal à nos enfants , et on voit alors ces enfants comme les nôtres , un trait de génie de la part du réalisateur. On ne s'identifie plus aux personnages , on s'identifie à leur parents impuissants qui ne peuvent les protéger face à ces monstres...

3 - Les monstres présents dans le film ...

J'ai écrit "Ces monstres" car , dans ce film de 2017 , il y en a plusieurs , outre le clown tueur , catalysant nos plus grandes peurs , il y a aussi ces parents monstrueux , ce père qu'on suppose pédophile avec cette pauvre petite fille qui se voit obligée de le tuer pour s’enfuir , cette mère névrosée qui confond protection de son enfant avec enfermement et séquestration, cet autre père "flic" sauvage qui pour éduquer son fils lui tire dessus à l'arme histoire de le faire "danser" tel un cow-boy...



Ce sont toutes ces images dont on cherche à préserver nos enfants que Ça 2017 nous affichent en pleine face. Comme les craintes de 1990 nous avaient été projetés à notre insu, celles de 2017 le sont également. Ce ne sont pas les mêmes craintes, elles ont mutés à la hauteur de nos vis actuelles , et elles sont à nouveau plaqués sur le 16/9ème ... Bravo au réalisateur pour ce tour de magie !

4 - Ce que le film de 1990 apporte comme chance pour celui de 2017

Est ce que ce film de 2017 aurait aussi bien réussit si le téléfilm de 1990 n'avait pas existé ? Je ne le pense pas. Et le point de vue de certaines critique me permet d'en être sure. En effet , ceux qui n’apprécient pas le film ont (pour la plupart) pas ou peut été réceptif à la première oeuvre. L'objectif n'ayant pas été de l'avoir forcement vue en entier , l'inconscient et l'imagination des enfants que nous étions en 1990 suffisait à faire le travail du moment qu'on en ait vue certaines scènes marquantes. Et



Ça de 2017 roule sur l'autoroute de la peur que Ça de 1990 avait tracé. L'état d'esprit dans lequel on vas voir le film en 2017 est celui d'un "super-héro" qui n'a peur de rien , qui a rangé cette crainte bien au fond de lui et qui n'a que faire de savoir si l'on flotte en bas ... Et c'est exactement sur cette faiblesse que l'oeuvre de Stephen King vas s'infiltrer. Ainsi , comme je le disait , il convient de ne surtout pas comparer le téléfilm de 1990 et le film de 2017. Il convient également de ne surtout pas s’inquiéter si vous pensez connaitre tout le film déjà puisque vous l'aviez vue en 1990 , c'est justement dans cet état d'esprit que le film vous touchera le plus. Vous combinerez , une fois vue , les souvenirs de certaines scènes gravés dans vos esprits avec de nouvelles comme un enfant ferait un collage dans un petit livre d'école...

5 - Et la critique négative dans tout ça ?

Ça de 2017 a quand même quelques défauts , des plans parfois un peut trop sur-joués, des éléments à la limite de la caricature , et des instants où certains acteurs agissent un peut dans l'incohérence. Mais rien qui ne restera marqué. A la limite , on pourrait lui reprocher de se reposer énormément sur le travail de psychose généralisé opéré par son ancêtre , le téléfilm de 1990 , quitte à ne pas prendre beaucoup de risque en terme de mise en scène, mais comment lui en vouloir, on lui offre une chance inestimable , pourquoi le réalisateur l'ignorerais ? Certains plans sont exactement les mêmes que par le passé ? Mais après tout , c'est comme cela qu'on stimule les souvenirs qui ont germés dans nos petites boites crâniennes , vous ne pensez pas ?



Vous souviendriez vous pourquoi vous détestez autant les trous des éviers si cette scène n'était pas à nouveau reprise dans l'oeuvre de 2017 comme elle l'avait été en 1990 ? Je laisse tout les détracteurs du film méditer sur cette pensée...

Conclusion - Qu'est ce qu'on en retient ?

Si je devait résumer les raisons pour lesquels j'ai adoré ce film , je dirais déjà , et avant tout , que c'est tout simplement parce que j'ai eu peur... Et c'est une émotion que  je n'avais plus retrouvé au cinéma depuis des lustres. Le côté Gore assumé de certaines productions telles que Saw me font sursauter , c'est sure , mais ça ne vas pas plus loin. Ce n'est pas vraiment de la peur , c'est plus comme d'aller dans un grand huit au parc d'attraction. On sait que ça vas secouer , mais au fond de soit , on sait bien aussi qu'on en ressortira comme avant. Ici , ce n'est pas la même chose , c'est une peur étrange , comme si on se disait "j'aurai des séquelles" , des morceaux de ce que j'était quand j'était un petit gamin vont forcement rejaillir ... Et c'est le cas. Ce travail à la limite de la nostalgie sentimentale et de la psychanalyse assumé force le respect de la part du réalisateur. J'entend bien les critiques de ceux qui disent "ça ne fait pas peur" mais je les voient telles qu'elles sont. C'est à dire celles de ceux qui n'appartiennent pas au groupe dont j'ai parlé en Prologue. Il existe 3 groupes de ceux qui iront voir ce film , ceux qui étaient suffisamment grand en 1990 pour ne rien ressentir , ils ne ressentiront rien de plus en 2017. Ceux qui n'existaient tout simplement pas en 1990 (nos enfants ?) , baignés dans du Gore et de l'épouvante sans limite depuis les années 2000 , ils ne verront dans "Ça" qu'un énième film d’horreur sans importance... Et enfin , ceux qui n'étaient pas prêt en 1990 et qui ne le seront pas d'avantage en 2017 ... C'est à dire nous... Et ce groupe là devrait retrouver dans ces 2h20 de terreur toutes les images subconscientes qu'ils ont passés les 25 dernières années à effacer de leur mémoire... C'est du génie ! Et si finalement , on pourrait penser que ce film a raté sa cible , puisque les membres du groupe qu'il vise ne sont pas suffisamment nombreux pour assurer la pérennité du titre financièrement , Je trouve moi , par un sondage tout à fait arbitraire , que finalement , nous sommes beaucoup plus nombreux à avoir vue Ça tremblant derrière nos canapés que ce que l'on pourrait penser... J'aime bien aussi le nom qui est donné à ce groupe, les Losers (les ratés) car comme dans le film , finalement , ça n'a rien de péjoratif , et nous sommes légion... ! C'est l'esprit que donne ces films (1990 et 2017). Derrière la peur , le regroupement de ceux qui se trouvent au bas de l’échelle donne lieu à un groupe sur-puissant que rien , pas même le surnaturel , ne peut arrêter et j'adore cette philosophie. Merci à Ça pour nous le rappeler et vivement la suite !








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