mercredi 21 décembre 2022

Avatar 2, La voie de L'eau - Critique par IDG !

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ATTENTION SPOIL ALERT
Cette critique peut divulguer et gâcher votre découverte
si vous n'avez pas encore vu le film. 
Vous êtes prévenus...
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Introduction
Il y a Treize ans, nous découvrions pour la première fois l'univers d'Avatar, et les prouesses techniques inégalés que son réalisateur James Cameron venait d'imaginer pour faire bondir le monde des effets visuels de plus de 10 ans en avance ... Oui, 13 ans, c'est le temps qui sépare le premier opus, véritable révolution technologique, du second. Et C'est un peu également la durée qui éloigne dans l'histoire nos protagonistes. On retrouve alors une jolie petite famille baignée dans un univers plus crédible que jamais, on commence à s'imprégner de leur aventure, leurs us et coutumes, leurs doutes, leurs souffrances quand soudainement, une nouvelle gifle vient avec douceur claquer notre petite joue, au bout de 5 minutes, on se souviens alors avec la plus grande des difficultés que tout ce qui est devant nos yeux est de l'image de synthèse ... Le choc ! C'est encore un bond de 10 ans de plus en avance que James Cameron nous fait vivre dans le monde du Cinéma, et ses paroles acerbes sur les films du MCU au sujet d'effets spéciaux "mignon mais qui ne sont pas dans la même cour d'école que les siens" prennent alors tout leur sens, Plus personne n'est ainsi capable de faire la différence entre les plans qu'on nous montre et ceux qui l'auraient été si l'équipe avait eu en sa possession de véritables Navi de Pandora à filmer jour après jour... Vous lisez la critique d'Avatar 2, la voie de l'eau, bienvenue sur InfoDeGeeks ...



La 3D, au sens noble du terme
James Cameron partait du postula un peu triste que les réalisateurs reprenant la 3D à leur tableau le faisaient en dépit du bon sens, sans prendre la mesure de ce que cette technique permet réellement en termes d'immersion. Un appât du gain un peu "cheap" pour querir une place de cinéma 2 euros plus chère... Ici, l'art noble de la prise de vue en Stéréoscopie revient au cœur du processus créatif. La 3D doit servir le propos et donner au spectateur des éléments supplémentaires qui lui permette d'encore mieux comprendre ce qu'il regarde. Je n'ose imaginer les heures et les jours de R&D nécessaires pour parvenir à proposer ces plans du "Deep Blue" et retranscrire avec autant de fidélité la distortion de l'image à travers les Hublots des Sous-Marins mais l'effet est tout simplement renversant. Des exemples comme celui-ci, vous en trouverez 50 par minute, dans un film qui dure plus de 3 heures... Autant vous dire que la générosité de l'œuvre est sans limite. Il n'existe aucun moment de "répits" pour la 3D, chaque plan est toujours minutieusement étudié et accompagné d'un ensemble de nombreux éléments pour permettre au spectateur d'appréhender la profondeur. Des méduses dans l'eau, des bulles, des algues, il y a toujours quelque chose qui rappel à l'aventurier que l'on devient, la position stéréoscopique des scènes que l'on regarde. Et ces marqueurs visuels deviennent comme des repères rassurants qu'on cherche et qu'on chéri pendant notre escapade contemplative sur Pandora... Mais le plus grand tour de force, c'est qu'au bout de quelques minutes, on ne la remarque même plus, cette 3D. Non pas qu'elle s'efface, mais simplement qu'elle se démontre comme tellement essentielle au propos qu'elle souligne, qu'on finit par la ranger dans le panier des "acquis"... Le graal !



La VFR , Comment faisons-t-on avant ?
24 Images par seconde, c'est la valeur de référence de la fréquence d'image qui est conventionnellement utilisé au cinéma pour créer l'illusion du mouvement. Cette valeur fut choisie par simple impératif financier (le prix de la pellicule autrefois étant assez prohibitif, la valeur la plus basse, en fonction des tolérances humaines ayant été alors validé par le plus grand nombre). Seulement, les années sont passés, et cette valeur est devenue pour l'être humain, une sorte d'habitude de laquelle il n'arrivait pas à se sortir. Peter Jackson, l'immense réalisateur du Seigneur des anneaux était un des premiers à vouloir en finir avec cette "malédiction" en proposant son film "Le Hobbit" en 48 IPS. Quelle ne fut pas sa tristesse de constater alors que les spectateurs ressortaient de la séance en déclarant "Mais le film était à l'accéléré ou quoi ? Ça faisait trop bizarre ...". Depuis, plus personne n'a osé retenter le diable. 24 IPS, c'est aussi un problème pour James Cameron qui aurait bien aimé proposer plus de fluidité dans ses images pour mieux retranscrire l'immersion dans son univers, tout de 3D vêtus. La solution (miraculeuse, j'ose le terme) qu'il a trouvé est ce qu'il appelle VFR (Variable Frame Rate). Et ça consiste tout simplement à proposer 48 IPS dans les scènes d'action et les longs Travelings de Caméra, et seulement 24 dans les scènes de discussions calmes et les plans posés et reposés... Le sentiment que provoque cette "danse" entre les scènes est une merveilleuse folie sensorielle. On se prend alors à constater que le rythme des battements de notre cœur s'accélère en adéquation avec celui de la fréquence d'image. Peu à peu, on se met à vibrer au même tempo grace à cette astuce qui vient directement "taper" notre cortex... C'est du pur génie ! (Aucune ironie ici, je le pense vraiment). La première fois où on voit Jake Sully se jeter dans le vide pour monter sur un Oiseau de Pandora, quand la bascule de 24 à 48 s'effectue devant nos yeux, est hypnotisante ! Comme si d'un coup le monde qu'on regardait devenait réel et qu'on était embarqués avec eux ... L'effet d'immersion déjà très présent sur le premier opus par la qualité des effets spéciaux devient ici comme une drogue qu'on recherche et qu'on attend fébrilement à chaque nouveau plan en action de ce film. Mais là où cela devient encore plus fort, c'est que James Cameron en joue... Comprenant que le spectateur pourrait alors deviner par la fréquence d'image si les choses vont s'accélérer ou pas, avec un peu d'avance, le Maestro utilise alors cet instrument avec un peu plus de malice et surprend alors le spectateur devenu malgré lui le jouet de son tour de magie ... Je vous laisserai découvrir cela par vous-même pour comprendre où je veux en venir !


Le Scénar, ce n'est pas sa force ...
Un film peut être un chef d'oeuvre technique, il n'en demeure pas moins qu'il lui faut bien raconter une histoire. Et pour ce faire, Outre quelques incohérences (dont la plus évidente, celle du retour du vilain de 2009 sous la forme d'une sauvegarde de l'esprit dans une clé USB, qui vient court-circuiter toute l'explication de la nécessité de Jake Sully pour remplacer son frère, qui finalement l'aurait été tout aussi bien avec un simple Backup), James Cameron propose quelque chose de simple et de solide. Une histoire crédible (pour autant qu'elle puisse l'être dans la science-fiction) qui ne remet pas en cause la suspension de crédulité. Alors, certes, Ça ne révolutionne pas les grands auteurs, ça ne restera pas dans la tête comme le serait la technique (L'image de Synthèse, la 3D et la VFR), mais néanmoins, il fallait bien un support pour prétexte à montrer tout ceci et ce support, ça sera donc l'esprit de Famille et la notion de "mise à l'abris" qui sera retenu. Simple et néanmoins touchant, le Père de la petite fratrie se donnera à fond pour mettre hors de danger tous ses proches, avec plus ou moins de succès, hélas. Mais c'est aussi ce qui en fait quelque chose de fort. Certes, les ficelles sont parfois des plus Manichéennes et passable, mais ça marche quand même alors on n'en tiendra pas rigueur.


L'effet Woke mis de côté, on laisse ça aux autres Disney !
Si vous consultez régulièrement (pour aussi régulier que je puisse l'être, ces derniers temps, c'est plus discutable) mon site internet, vous savez probablement toute la haine que j'ai pour les productions Disney de ces dernières années vis à vis de l'effet Woke et de l'inclusivité forcée que s'impose l'industrie comme pour se faire pardonner les saloperies réalisées par d'autre. C'est selon moi tout aussi toxique (voir plus parfois) que les actes dont ont été victimes les minorités que cherche à valoriser l'industrie de Mickey Mouse avec la plus effroyable des maladresses. Bon, ben dans Avatar, tout ceci, vous pouvez l'oublier. Pas de Gay pour cocher des cases de quotas, Pas de personne de couleur qui incarnerait un blanc, pas d'Ethnie exotique à des roles capitaux pour "faire passer des pilules" que personne ne leur a demandé. Non, ici, c'est du Cinéma, du grand cinéma, rien d'autre que du Cinéma, pas de politique déguisé. Le Général, figure emblématique de la méchanceté, sera par exemple (sans aucun double sens) incarné par une femme (Actrice qui le jouera avec Brio d'ailleurs). Le Héros est un Homme blanc (ou bleu, mais c'est l'idée), il l'était en 2009 (avant ces bêtises de Disney) et il le restera en 2022, peu importe si Disney a produit "un peu" du film ou pas ... James Cameron n'est pas homme à se laisser dicter sa conduite, et il l'a simplement prouvé de la plus belle des manières ici... Ainsi, Si un message doit être alors véhiculé par le propos, c'est surtout l'écologie qui pour une fois est (selon moi) abordé sérieusement et évoqué avec intelligence. Certains points font même écho direct à notre monde (La chasse à la baleine par exemple, pour ne parler que de cela, mais les exemples ne manquent pas...)


Quand nos oreilles sont traitées avec la même douceur que la 3D !
Vivre l'expérience Pandora, c'est aussi, être enveloppé par la chaleur d'une Musique, devenue aujourd'hui iconique, tel un Hymne à la nouveauté qui saura alors se représenter à vous à chaque fois qu'une scène est épique. Cet effet de nostalgie bien dosé marche vraiment sur moi et je n'ose plus compter le nombre de fois où j'esquissais un sourire bercé par cette musique devenue désormais célèbre, et cela, même depuis la Bande annonce ! Mais puisqu'on en est à parler de la qualité du traitement fait à nos oreilles, vous ne repartirez pas de cette critique sans que j'aborde l'autre 3D qui ici, tout comme pour l'image, est une autre révolution ... Le Son Surround! Bien sûre, cela existe un peu partout ailleurs maintenant, mais ici, c'est traité avec beaucoup d'intelligence, la pluie par exemple, si la caméra se situe dans une hutte, ne s'entendra QUE dans les enceintes de derrière avec un léger écho de devant, et cela est remarquable... C'est difficile à dire comment ce traitement est effectué, mais autant vous l'avouer, l'immersion folle que représente ce film passe autant par l'image que par le son ... Voilà c'est dit !


Conclusion
James Cameron avait fait le pari audacieux de nous démontrer ici que les autres réalisateurs n'avaient qu'effleuré les principes de technique visuelle qu'il avait inventés en 2009. Ces paroles, jugés à tort comme prétentieuses, sont tout simplement confirmés dès la première image de ce chef d'oeuvre. Si la 3D , elle-même toujours un exemple inatteignable , maitrisé de main de maitre par le Maestro de l'immersion , reste une nouvelle fois , exceptionnellement immersive , c'est bel et bien la VFR qui collera le spectateur geek avertis sur son siege , la gueule grande ouverte et donnera comme simple sentiment , aux néophytes l'impression de ne rien avoir remarqué , si ce n'est une émotion étrange que de toute façon "Tout était réel" , et pour l'avertis , que James Cameron a , une fois de plus , pris 10 ans d'avance sur la technique de l'industrie ... Bien entendu, ça ne sera pas par son histoire, bien que tout à fait convenable, qu'Avatar 2 se remarquera, pas plus que le premier opus, mais plutôt par ce tour de magie exceptionnel d'en arriver à sortir de la salle en ayant parfaitement oublié qu'il s'agissait (oui, c'est important de le rappeler, car je suis persuadé que même vous, vous l'aviez "zappé") bel et bien d'image de synthèse ... Et non, James Cameron n'a pas trouvé de planète Pandora et de Navis à filmer pour de vrai, ils ne sont que le fruit de son imagination, et désormais aussi, dans la nôtre ! Merci Mr Cameron, le plus grand magicien du monde du Cinéma, désormais, cela ne fait plus aucun doute ! D'ailleurs, ne dit-on pas que les plus grands tours de magie sont ceux qu'on n'arrive pas à expliquer ?




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